CONCERT DE NEIL YOUNG AU GRAND REX, LE 14 FEVRIER 2008

Publié le par Florence Muller

A tous ceux qui souffrent de stress, d’angoisse, de spleen et autres fatigues citadines, une bonne prescription : un concert de Neil Young, rien de mieux pour vous redonner foi en l’humanité ! D’abord l’arrangement de la scène vous donne un aperçu de l’ambiance comme chez soi sur la côte Ouest, comme pendant les répétitions au coin de la cheminée très Arts and Crafts, vielles pierres massives et belles poutres semblables au décor de l’hotel El Tovar qui domine le Grand Canyon. Enfin, pas tout ça sur scène mais l’esprit « at the ranch » installé et à l’aise dans le décor naturellement « old hollywood » du Grand Rex. Un foutoir plein de saveurs, un Honky tonk piano à gauche, un indien en bois sculpté à droite, des tapis, des malles, un petit drapeau pirate, et au fond derrière l’apparent désordre de spots, supports de guitares, amplis… un peintre qui peint tranquilou des toiles… tout au long de la soirée et qu’il viendra mettre au fur et à mesure sur le devant de la scène. Puis le concert commence à l’heure ! Il se déroulera en trois parties, formant un parfait crescendo. D’abord Elle Pegi Young, son épouse blonde au bottes mexicaines et à la voix d’or, debout au micro et à la guitare. Autour d’elle en rond les musiciens assis, ou plutôt à moitié vautrés, grattant très mollement mais efficacement des classiques de la country, entre autres. Pause d’un quart d’heure, le temps de faire disparaître ce petit cercle du coin de la cheminée. Puis le grand Neil qui est vraiment grand, en costume blanc cassé, très alluré. Il entre caché par un tableau de son ami peintre et s’installe dans le cercle magique de 7 guitares et au faux banjo… de quoi avoir le choix à chaque morceau en fonction de l’inspiration du moment. Chacune de ces guitares a un son, une couleur différente. Entre chaque morceau, il hésite, fait trois petits tours, caresse ses instruments, pour finalement tremper dans l’eau son harmonica et le mettre en place… prêt pour tous les bons vieux morceaux mythiques, accueillis par des tonnerres d’applaudissements. Quelques histoires racontées en guise de transition comme celle de sa mère qui lui demande un jour d’arrêter sa voiture en pleine tempête au bord de l’océan, sort dans la tourmente, revient en disant : « j’aimerai vivre dans l’éternité ce moment ». Après cette partie en solo, de nouveau une pause de 25 minutes, le temps de dégager le cercle mystique des guitares. Puis la dernière partie où l’on découvre stupéfait un homme que l’on croyait vieilli, affaibli par une terrible opération du cerveau, et qui se met à sauter en l’air et à s’acharner sur sa guitare électrique dans de puissants solos… c’est la guitare qui n’en peut plus, car comme pour tous ses instruments ce sont les mêmes qu’il y a quarante ans, des guitares qu’il conserve religieusement. Dans son pantalon kaki taché de peinture et sa chemise blanche décorée en « dripping », Neil Young ne joue pas au jeune comme d’autres légendes du rock, mais exprime totalement la vitalité de la création qui transcende l’âge.

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Publié dans Spectacles

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M
Belle évocation de ce concert que je regrette d'autant plus d'avoir raté. La seule fois que je l'ai vu, il était seul en scène à l'Elysée Montmartre et c'était magique.
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M
Harvest... un de mes albums favoris, je ne m'en lasse pas... Pfff, pas pu y aller...
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